Jour 32 : Tonton le chieur
Encore une journée fraîche, c'est reparti pour Châtelet.
De loin je vois déjà le patron du magasin de légumes... hum tant pis, je m'installe mine de rien en guettant la boutique du coin de l'oeil pendant que lui et son vendeur s'occupent des clients. Il ne tarde pas à venir me voir avec son air naturellement agacé pour essayer de me dissuader de m'installer, mais j'obtiens gain de cause en lui promettant que je suis seul et que ma musique est douce, allant même jusqu'à lui lancer "vous allez voir, vous allez aimer et vos clients aussi !".... pfff tu parles... le pire c'est que j'y croyais !
A propos du bruit, petit rappel technique : le son de la guitare et du micro sortent sur un ampli 2 x 2.5W qui fonctionne avec 6 piles de Walkman. Autant dire qu'au milieu d'un échangeur comme Châtelet, je ne risque pas de rendre quelqu'un plus sourd qu'il ne l'est déjà ! En gros, le volume sonore est celui d'une bonne paire d'enceintes multimédia, et mon emplacement est à une dizaine de mètres de la boutique.
Bref, je commence à jouer tranquillement avec un volume modéré pour essayer de me faire accepter plus facilement, mais à peine 10 minutes plus tard le patron vient me tourner autour en me demandant de baisser un peu... rhrrr... Je continue comme si de rien n'était avec un sourire pincé et un petit signe de la tête en guise d'approbation.
Tout semble bon mais au bout d'une heure, le revoilà qui déboule comme une furie, en me gueulant dessus que la musique est trop forte et qu'il ne peut pas parler avec ses clients, et blablabla pendant 2 bonnes minutes toujours sur le même ton gueulard :-(
Visiblement Monsieur je-suis-de-mauvaise-foi est un chieur de première qui n'aime pas la musique, car au même moment un quidam est en pleine conversation téléphonique à deux pas de moi et n'a pas l'air dérangé du tout ! Hélas ici c'est la loi de la jungle, et ce géronte acariâtre se prend pour le lion ; il n'est donc pas question de débattre sur des arguments, la seule raison étant tout simplement celle du plus fort. Obligé de m'écraser, j'attaque une série de slows pour calmer le jeu...
Résultat, il m'a encore fallu une heure pour oublier l'incident et re-rentrer dans ma musique. Seul point positif de la journée, j'ai tenu 4h non-stop, repoussant jusqu'à l'extrême la fatigue physique et vocale, le mal aux doigts et le froid aux pieds. Bilan 40€ pour le tout, un score mitigé mais j'ai vu pire !