Jour 25 : "Je suis la chanteuse du métro..."
Envie de changement, envie de calme, je pars aujourd'hui pour "Charles de Gaulle – Étoile", station déjà explorée Jour-8, mais de façon rapide.
J'y trouve cette fois un nouveau secteur intéressant : le haut des escalators qui montent vers les lignes de métro 1-6, quand on sort du RER-A. C'est sûr le passage y est moins important qu'à Châtelet, les dons sont de ce fait moins nombreux, mais ils sont de bien meilleure qualité, un indice que je mesure en observant les proportions des différentes pièces : ici les voyageurs donnent plus facilement 1€ ou 2€ alors qu'à Châtelet la pièce de 50 cents est majoritaire. Malheureusement une légère brise fraiche était aussi de la partie, j'abdique après 1h45 non-stop et un gain de 22€ (bonne moyenne). Comme il n'est que 18h30, je décide d'aller faire un tour au chaud dans la fourmilière et profite du trajet pour aller "checker" le triangle d'or (voir J-23). Petit visite dans chacune des trois stations : rien à faire, c'est booké de chez booké ! Direction Châtelet.
Arrivé sur place miracle, le Relais-H est libre :-), je squatte l'affaire pendant 45 minutes et 7€ jusqu'à ce qu'arrive une certaine Christiane. Avec sa guitare folk sous le bras, elle me renseigne l'air de rien : "Salut, je suis la chanteuse du métro, en fait, d'habitude je viens jouer là le soir, tu vois parce que là..."
...et moi feignant l'innocence -"ah ? la chanteuse du métro ? ah ok d'accord, mais tu sais, on est très nombreux..."
Elle insiste gentiment, m'explique qu'elle est "connue ici", qu'elle joue depuis plusieurs années dans le métro (en effet, son allure me dit quelque chose), me demande si je suis accrédité, et autres petites subtilités destinées à m'encourager à faire place nette. Au départ je résiste un peu pour garder la face, mais comme j'avais programmé de partir à 20h, je fais mine de m'incliner et lui laisse royalement l'emplacement... et le clodo grognard imbibé d'alcool qui venait d'y trouver domicile. Je plie mon matos soigneusement sans encore réaliser que je venais de rencontrer une des plus célèbres figures du métro parisien : cette grande brune aux cheveux fins n'est autre que Christiane Maillard qui totalise une bonne dizaine d'années dans les couloirs souterrains à la recherche d'un producteur. La vidéo incrustée montre l'évidence de son talent vocal, et comme elle lit peut-être ces lignes (je lui ai donné ma carte), il ne reste qu'à lui souhaiter bonne chance !